Les ventes de phytos conventionnels ont reculé en 2024, selon Phytéis
L'association Phytéis, qui représente les principaux fabricants de pesticides en France, a annoncé lundi une baisse de 4,6 % des ventes des substances actives conventionnelles en 2024, sur un an, tandis que les ventes de produits utilisables en agriculture bio progressent de 23 %.
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Phytéis, qui représente 18 fabricants de produits phytosanitaires et 90 % du marché national, observe depuis plusieurs années une « tendance de fond » à la diminution des ventes, avec 50 054 tonnes, tous produits confondus, en 2024, et une baisse de 36 % depuis 2008, selon un communiqué.
Mais alors que jusqu'ici, les ventes de substances actives conventionnelles et celles utilisables en agriculture biologique suivaient des dynamiques similaires, « 2024 marque une rupture » : pour la première fois, les ventes des produits phytosanitaires conventionnels reculent (- 4,6 % à 33 329 tonnes) tandis que celles des produits utilisables en agriculture bio progressent de 23 % (à 16 725 tonnes), par rapport à 2023.
Ainsi, la hausse des ventes globales en 2024 (+ 3,2 % sur un an) est entièrement due à celle des produits utilisables en agriculture bio, qui représentent désormais le tiers des volumes totaux vendus.
Si l'association Phytéis reste prudente sur l'analyse de ce découplage, attendant de voir si cette dynamique se confirme dans les prochaines années, elle estime que la tendance de fond à la baisse des volumes vendus depuis 2008 reflète la capacité du secteur à s'adapter et à combiner les solutions : chimie de synthèse, bio-solutions, outils d'agronomie numérique (stations météo, analyse des sols et historiques des cultures permettant de mieux doser les apports en pesticide).
Le niveau des ventes reste aussi très lié à la météo - notamment pour l'achat de fongicides, potentiellement dopé par une saison très humide et douce. La baisse tendancielle des ventes s'explique aussi par la diminution des substances disponibles.
Développer les solutions combinatoires
« Au niveau européen, ces six dernières années, 78 substances conventionnelles n'ont pas été ré-approuvées et aucune nouvelle, en conventionnelle comme en bio, n'a été approuvée », a indiqué à l'AFP Philippe Michel, directeur des affaires réglementaires et juridiques chez Phytéis.
C'est ce qui amène l'organisation à plaider pour « libérer l'innovation » afin d'« accompagner la montée en puissance des solutions combinatoires ». Par exemple en adoptant au niveau européen « une définition harmonisée des produits de biocontrole » (produits misant sur des mécanismes naturels et des interactions entre les espèces).
Phytéis souhaite aussi voir instaurer une « possibilité d'autorisation provisoires de vente », ce dont les produits de biocontrole sont exclus aujourd'hui en tant que produits phyto-pharmaceutiques soumis, à ce titre, « exactement à la même réglementation que les produits conventionnels », explique M. Michel.
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